La Formule 1 est la discipline reine des sports automobiles. Pour les amateurs peu familiers aux chiffres, chacune des 20 voitures de la grille vaut environ 500 millions d’euros. En réalité, la conception de ces super bolides est nettement moins coûteuse. Toutefois, de nombreuses variables peuvent affecter le coût réel d’une Formule 1. Découvrez ici une analyse financière détaillée du coût réel de cette voiture de course.
Les composantes d’une Formule 1 : entre innovation et budget
Les performances d’une Formule 1 dépendent de quatre composants essentiels à savoir : un châssis, un bloc moteur, une partie aérodynamique et une partie mécanique/mobilité. Le prix de ce véhicule dépend du coût de conception de chacune de ces parties.
Le châssis
Le châssis est la structure unique qui abrite des composants tels que le baquet (ou siège conducteur), la pile à combustible, le réservoir et l’électronique de commande. C’est une structure complexe qui doit être impérativement fabriquée par chaque écurie (équipe) du plateau.
En raison de l’ingénierie de précision et des matériaux utilisés dans sa conception, le châssis coute entre 1 et 2 millions d’euros, le montant final pouvant évoluer en fonction des écuries.
Le bloc moteur
Le bloc moteur est la partie la plus coûteuse d’une Formule 1. Ce terme désigne les éléments majeurs qui permettent la propulsion du véhicule. Il s’agit d’un bloc thermique (MGU-K et MGU-H) et d’un bloc électrique. En fonction de la direction technique choisie par les écuries, le prix de fabrication du bloc moteur peut varier de 8 à 15 millions d’euros.
L’aérodynamique
Les performances d’une formule 1 dépendent de la puissance de son bloc moteur, mais également de ses prouesses aérodynamiques. C’est pour cette raison que ces voitures de course disposent de plusieurs équipements spécifiques capables de réduire leur traînée et de booster leur vitesse.
Les plus importantes et les plus coûteuses sont les ailerons avant-arrière dont les prix varient entre 150 000 et 300 000 euros. Aussi, la fond-plat et les appendices sont des éléments particulièrement coûteux.
Toutefois, en raison de la sensibilité de ces composants, les équipes ne communiquent pas les prix de fabrication. Néanmoins, on estime le prix de conception du fond plat dans une fourchette comprise entre 500 000 et 700 000 euros.
La mécanique et la mobilité
Cette partie rassemble tous les composants qui permettent la manœuvrabilité et la gestion du véhicule. Elle prend en compte des composants tels que :
- le volant (50 000 et 100 000 euros) ;
- la boîte de vitesse (500.000 et 1 million d’euros) ;
- les suspensions (300 000 et 500 000 euros) ;
- les freins (200 000 et 350 000 euros) ;
- le système de récupération d’énergie (1million et 2,5 millions d’euros) ;
- et l’électronique (300 000 et 500 000 euros).
Cette partie prend en compte également les dépenses relatives aux pneus. Ils sont fournis par le partenaire officiel de la F1 (Pirelli) et coûtent entre 1500 et 2 000 euros par jeu de pneus. Une équipe pouvant utiliser jusqu’à 10 jeux de pneus par Grand Prix. Au final, le prix d’une Formule 1 varie entre 15 et 20 000 000 d’euros en fonction des équipes.
Les dépenses et retour sur investissement dans le sport automobile
Les dépenses d’une écurie ne prennent pas seulement en compte la conception des voitures. Elles tiennent compte des coûts liés :
- à la recherche et au développement ;
- au transport des personnes et des équipements ;
- à la communication et le marketing ;
- aux équipements techniques et d’hospitalité ;
- et à la sécurité des personnes et des biens.
Pour couvrir ces dépenses, les écuries de Formule 1 disposent d’un plan de financement et de retour sur investissement particulièrement solide. La marque ou le particulier propriétaire de l’écurie génère une partie des fonds de fonctionnement.
Ensuite, les partenariats signés avec les nombreuses marques favorisent l’entrée de capitaux. De plus, les objets publicitaires vendus ou distribués pendant les week-ends de grand prix constituent une rentrée d’argent non négligeable.
Enfin, depuis 1981, les écuries signent des Accords Concordes avec les propriétaires de la Formule 1. C’est un protocole d’accord qui leur permet de percevoir environ 50 % des gains générés par la compétition. Cela prend notamment en compte les gains liés au droit d’image et aux frais versés par les pays hôtes de Grand Prix.
Les fans participent également à leur échelle au financement des écuries. Cela passe par l’achat d’objets publicitaires, mais aussi par la réalisation de paris sportifs. D’ailleurs, le guide pronostiquerensuisse.com est un excellent outil si vous désirez vous lancer dans cette pratique.
Impact économique des Grand Prix pour les pays hôtes
Le coût réel de la Formule 1 s’évalue également sous le prisme de l’impact économique des Week-ends de Grand Prix sur les pays hôtes. En réalité, l’arrivée de la Formule 1 dans une ville ou un pays est une aubaine économique.
D’après une étude réalisée par des experts du secteur pour Radio-Canada en 2016, le Grand Prix du Canada a rapporté environ 42 millions de dollars à la Province, un pic de 90 millions ayant même été observé en 2008. De nombreuses raisons expliquent ce phénomène, la plus importante étant l’attractivité de la F1.
Après une période de désintérêt au début des années 2010, la F1 a connu un regain de popularité à la fin de cette même décennie. Ce succès est notamment lié aux batailles en pistes (Hamilton-Rosberg 2016 Hamilton-Verstapen 2021 par exemple) relatées par la série Netflix Drive to Survive et au développement exponentiel des médias digitaux.
Cette soudaine popularité entraîne l’arrivée massive de nouveaux fans (environ 350 000 spectateurs de moyenne par Grand Prix) dans les villes qui accueillent des week-ends de course. Chaque spectateur ayant un pouvoir d’achat considérable sur les 4 jours de Grand Prix (Media days-Essais-Course principale).
Par ailleurs, l’organisation ponctuelle ou régulière d’un week-end de compétition nécessite bien souvent la création de nombreux hébergements et la mise en place d’un dispositif routier. C’est notamment le cas du GP des Pays-Bas qui se déroule à Zandvoort, une région peu peuplée et initialement inaccessible.
L’évolution des coûts en Formule 1 par rapport aux nouvelles réglementations
Dans le but de réduire l’abysse entre le niveau de performances des différentes écuries de la grille, la FIA (Fédération internationale Automobile) a adopté en 2021, un plafond budgétaire (budget cap).
C’est un règlement qui tient compte de plusieurs paramètres pour définir le montant maximal qu’une équipe devra dépenser sur une saison. En 2021, le montant de ce plafond budgétaire était d’environ 145 millions d’euros. De même, la nouvelle règlementation technique de 2026 oblige les écuries à adapter leurs modes de fonctionnement et à réduire les coûts.
Stratégies de réduction des coûts pour les équipes de Formule 1
Concrètement, la réduction des coûts se manifeste de plusieurs façons. Il faut savoir que le cap budgétaire prend en compte :
- les frais liés à la conception et à la réparation du véhicule ;
- le salaire des pilotes ;
- les équipements de garage ;
- les coûts de transports et d’hébergements ;
- les frais marketings ;
- et les frais immobiliers.
Considérant ces limitations, les écuries sont contraintes de réutiliser certains équipements. C’est notamment le cas des ailerons qui ne sont remplacés que sur des circuits spécifiques tels que Silverstone, Monza ou Zandvoort.
De même, le respect du nouveau règlement technique nécessite la réduction du poids et de la taille des voitures ainsi que la suppression d’un élément moteur. Ce sont des éléments qui réduisent considérablement le coût de conception global.